dimanche 28 juin 2009

"L'oeuf dans le trou" de mon enfance: les recettes du paternel!

Mon père n'est pas un fin cuisinier, mais il a ses bases, ses recettes, ses classiques, et ceux-là, il les maîtrise à la perfection! J'ai d'excellents souvenirs de plats que mon père cuisinait durant mon enfance. Rien de très avant-gardiste en général, mais c'était un mélange de cuisine familiale, d'influences italiennes de par notre lieu de vie géographique et irlandaise de par nos origines lointaines, de cuisine économique car on était pas riches mais surtout, il cuisinait avec "une intention". Son intention, c'était de nous faire plaisir. Sa cuisine était ponctuée, quand nous allions le visiter, de petites attentions.

Le matin de semaine, on mangeait en général de simples céréales. MAIS, même si nous nous levions "aux poules", il avait déjà mis la table, déjà placé les verres, les bols, tout était en place. Il dormait, mais il était là, il avait pensé à nous.


Pour nos lunchs, ça ne volait pas bien haut en général. Un sandwich de pain de mie, blanc bien entendu, une viande de mauvaise qualité trop souvent, de la moutarde jaune, MAIS, il y avait toujours une surprise, un petit gâteau, un fruit exotique, un jus spécial du type nectar d'abricot... Quand j'ouvrais mon sac, le midi, je pouvais l'imaginer aller choisir un petit quelque-chose d'excitant au dépanneur, je le voyais se demander ce qui me ferait plaisir, et j'adorais ça!


Il n'avait aucune notion de nutrition à proprement parler, mais ce n'était pas bien important, pour ça, ma mère battait tous les records et puisque je vivais avec elle la plus grande partie du temps, j'étais constituée au moins à 90% de bio, de granole, de nutritif. J'étais une enfant "intégrale" à 90%. Je valais cher du kilo!


Un des repas que j'aimais le plus manger chez lui, c'était son "oeuf dans le trou", ou sa version très gastronomique en "sandwich western". L'oeuf dans le trou est d'une simplicité désarmante et je ne comprends pas que ça ne soit pas plus populaire. Quand j'en fais, tout le monde est aux oiseaux et même ceux qui n'aiment pas les oeufs à la poêle sont heureux. La version "sandwich western" est un sandwich aux tomates, avec laitue et mayonnaise, mais dont la tranche de pain grillée du dessus est faite d'un oeuf dans le trou. Attention, là, ça arrache! Vous pourriez inviter vos beaux parents avec ça qu'ils partiraient avec un souvenir impayable de leur repas!


J'aime bien utiliser des petits ou extra-petits oeufs pour cette recette très complexe. Ils cuisent plus rapidement et ne sortent pas du trou pour couler dans toute la poêle. Au marché Jean-Talon, il y a même un marchand qui vend 30 oeufs pee-wee pour 2$ pas de taxe! Ici, j'étais déchaînée, j'ai ajouté une tranche de ruban orange sur mon pain. Le ruban orange, c'est le nom commercial du pseudo fromage en tranche orange qui n'est pas du fromage et qui brûle plutôt que de fondre. Je sais que c'est dégueulasse mais bon, une fois n'est pas coutume et quand on parle de cuisine d'enfance...


L'oeuf dans le trou de mon paternel

1 tranche de pain de mie
1 petit oeuf
1/2 c. thé de beurre
sel et poivre
au choix: fromage, tomate, laitue, jambon, bacon etc.

À l'aide d'un verre (dans lequel vous aurez dégusté un bon pastis pour vous inspirer culinairement parlant), faire un trou au centre de la tranche de pain.

Déposer la tranche trouée dans une poêle où vous aurez fait fondre le beurre, ainsi qu'à ses côtés, la rondelle de pain. Laisser chauffer puis casser l'oeuf au centre du trou en prenant soin de ne pas le laisser couler sous la tranche. Laisser dorer bien comme il faut avant de retourner à l'aide d'une spatule.

Terminer la cuisson et servir immédiatement avec la rondelle de pain en extra en guise de mouillette. Déguster en sandwich western, tartiné de mayo, en sandwich ouvert aux tomates ou comme il vous plaira finalement, car l'idée de ce repas c'est de se faire plaisir. Vous pouvez même en faire des rouleaux de printemps...

lundi 22 juin 2009

La fabuleuse épopée de la lasagne de wonton garnie de la Petite-Italie: suite et fin!

Je suis sur le cul, honnêtement! Ceux qui me suivent ont peut-être eu le temps de lire ce billet, où je parle en long et en large d'un petit échec culinaire conçu et cuisiné plus tôt dans la journée.
Je croyais révolutionner l'univers culinaire du Québec tout entier en façonnant des ravioli saveur lasagne, ou "petites lasagnes inversées" pour les gens "in" (ça fait presque cuisine moléculaire!). L'échec de la recette était imputable à l'utilisation de pâtes à wonton toutes prêtes. Pâtes beaucoup trop minces pour ce genre d'exercice à mon avis.

Triste de ce résultat pitoyable, je n'avais pas trop envie de perdre 2 heures à faire des ravioli médiocres, j'ai donc décidé d'aller au plus simple, sans trop d'espoir: revenir à la construction de base de la lasagne (machin-pâte-machin-pâte-machin-fromage) et sacrer le tout au four en espérant que ça ne devienne pas de la soupe. De la soupe vous dites? Ça s'est plutôt transformé en lasagne toute en délicatesse, avec une pâte bien fine et cuite à point en 40 minutes sans pré-cuisson. Aussi, MAGIE!, il entrait exactement en superficie 9 carrés de pâte par étage, et, en superposant les étages de pâtes (sans trop y prêter attention, je dois l'admettre), ça a structuré tout seul la découpe nette de 9 portions égales. Plus de chicane, tous les morceaux sont identiques et ça se coupe à la cuillère! Bon, on s'entend que l'intérêt de cette recette, c'est maintenant l'utilisation de la pâte à wonton et pas nécessairement l'appareil viande/fromage ou celui aux légumes (même si ils sont délicieux tous les deux!). J'imagine bien pour moi une alternative avec un étage courgette-aubergine-tomate-basilic et un autre mozzarela-ricotta... Aussi, il me semble que c'est intéressant pour les pauvres gars (filles) célibataires qui détestent cuisiner. Pas difficile d'imbriquer 9 carrés de pâte wonton, surtout si on a passé son enfance à jouer à Tétris...

Lasagne de wonton (9 sympathiques petites portions bien égales et bien carrées)

(étage de viande)
350g de boeuf haché
1 c. thé d'huile d'olive
100g de pepperoni coupé en petits dés
150g de mozzarela râpé
250g de fromage cottage
1 c. thé basilic séché
1 c. thé origan séché
1 oeuf
200 ml de sauce à pizza en cacanne
1/2 tasse d'eau
(étage de légumes)
1 c. thé huile d'olive
1 oignon haché
4 gousses d'ail hachées
1 poivron en lanières
1 barquette de champignons, tranchés
1 boîte de 796ml de tomates italiennes, coupées
1 c. thé de basilic séché
1 c. thé d'origan séché
sel et poivre au goût
1/2 tasse d'eau ou de vin rouge
1/2 paquet de pâtes à wonton (36 carrés exactement)
100g de mozzarela râpé

Sauce viande-fromage: faire revenir le boeuf haché dans l'huile. Mélanger ensemble tous les ingrédients de l'appareil à la viande.

Sauce légumes: faire revenir l'oignon, l'ail, les poivrons et les champignons dans l'huile d'olive. Ajouter les tomates, les fines herbes, le vin ou l'eau, le sel et le poivre et laisser mijoter 30 mn.
Montage: dans un plat carré allant au four, étendre la moitié de la sauce aux légumes. Déposer deux carrés de pâte wonton superposés à la fois sur la sauce et couvrir la surface en entier (moi, il entrait exactement 3 carrés par 3 carrés dans mon plat, donc ça m'a pris 18 carrés pour cet étage). Couvrir du mélange viande/fromage. Couvrir à nouveau de pâtes wonton. Terminer avec le reste de la sauce aux légumes, puis parsemer de fromage. Enfourner à 350 (180) environ 40mn, le temps de bien réchauffer le tout et de permettre aux pâtes de bien cuire et au fromage de dorer.

La triste histoire du raviole qui désirait devenir lasagne mais qui n'arrivait qu'à se faire passer pour un wonton...

Je crois que je passe trop de temps dans le métro en ce moment. Il me semble que les attentes entre deux trains sont de plus en plus interminables et mon imagination s'emballe alors histoire de ne pas mourir d'ennuis. J'ai des flashs que je trouve fantastiques sur le moment, mais après coup, je me rend compte qu'ils n'étaient peut-être pas si ingénieux que ça. En général, je suis déjà passée à l'action, il est trop tard...
Souvent, ces flashs concernent la cuisine. J'ai eu une de ces illuminations stupides tout à l'heure, en revenant du travail. Dans ma tête, il s'agissait carrément d'une révolution culinaire: la lasagne inversée! Je me trouvais brillante, j'ai même été faire mes courses à une épicerie que je déteste car elle est sur ma route et que j'étais pressée de mettre la main à la pâte. J'étais pressée et je voulais avoir un résultat au plus sacrant, je voulais palper, savourer, contempler rapidement le résultat de ce qui allait être le hit de ce blog et de toute ma vie, tient. Je serais la reine du raviole et tous les papis dodus de la Petite-Italie me porteraient au bout de leurs gros bras, c'est dire! Leurs vieilles femmes seraient jalouses, leurs jeunes maîtresses voudraient me ressembler... le rêve, non?
Non...
J'ai brûlé les étapes, j'ai voulu faire vite, j'ai décidé d'utiliser des pâtes à wonton (...) plutôt que de façonner la mienne propre à grand renfort de laminoir. Résultat: c'est laite pour crever, tout ça. Encore plus laite une fois disséqué!!!
C'est laite, ça ne va jamais faire de moi une vedette, mais c'est bon. C'est bon et c'est mauvais pour la santé, car dans mon enthousiasme, j'ai décidé de faire plaisir à Louis et de mettre tout ce qu'on met dans une lasagne quand on est normal. Pas d'épinards, pas de cheval haché, pas de tofu. J'ai tout de même craqué pour le cottage, car bon, vous allez voir, tout le reste de la farce est une abomination pour les artères...

Ravioli qui prétend être une lasagne
350g de boeuf haché
1 c. thé d'huile d'olive
100g de pepperoni coupé en petits dés
150g de mozzarela râpé
250g de fromage cottage
1 c. thé basilic séché
1 c. thé origan séché
1 oeuf
200 ml de... sauce à pizza en cacanne :/

1 paquet de 220g de pâtes à wonton (je vous recommande vraiment de faire votre propre pâte!!! La pâte à wonton, c'est beaucoup trop mince)

1 c. thé huile d'olive
1 oignon haché
4 gousses d'ail hachées
1 poivron en lanières
1 barquette de champignons, tranchés
1 boîte de 796ml de tomates italiennes, coupées
1 c. thé de basilic séché
1 c. thé d'origan séché
sel et poivre au goût

Faire revenir le boeuf haché dans l'huile. Laisser tempérer. Mélanger ensemble tous les ingrédients de la farce (le mieux serait de passer la vainde cuite au robot avec l'oeuf avant d'ajouter les autres ingrédients, et peut-être ajouter 1/2 t de chapelure, ça se tiendrait encore mieux).

Prendre une pâte wonton. Humecter les bords avec un peu d'eau. Mettre au centre une petite cuillère de farce. Plier la pâte pour obtenir un raviole triangulaire. Bien souder les bords. Recommencer 10 000 fois (plus facile à faire avec un ou deux verres de vin rouge).

Pour la sauce: faire revenir l'oignon, l'ail, les poivrons et les champignons dans l'huile. Ajouter les tomates, les fines herbes, le sel et le poivre et laisser mijoter 30 mn.

Pour cuire les ravioli, il suffit de les plonger dans un très grand chaudron rempli d'eau salée à ébullition (en plusieurs fois si il le faut) et de laisser cuire 1 ou 2 minutes, pas plus. Égoutter très délicatement et servir avec la sauce.

C'est laite mais c'est bon.

Si je n'avais pas été lâche, ce serait beau ET bon. J'aurais fait cette recette de pâte maison. Le résultat aurait été incroyable et j'aurais fait des jalouses. Je serais la mascotte du Boulevard St-Laurent. On cognerait à ma porte pour toucher mes mains divines. Mais je suis trop lâche, laminer de la pâte et faire 10 000 ravioli, ça ne rime pas pour moi avec "relaxer après une journée de travail". Même que je vais devoir avouer que j'ai juste façonné et cuit 2 ravioli pour la photo et que je suis à me demander si je ne vais pas tout foutre ça dans un plat à gratin à la place...

samedi 20 juin 2009

Terrine en croûte dinde confite, baies de goji, poivre rose et pinot noir

Le pâté en croûte, c'est le fantasme culinaire de Louis. Quand je lui ai dit que j'allais en cuisiner un, il m'a même téléphoné du travail pour s'assurer que ce n'était pas une blague, puis j'ai reçu ce e-mail durant la journée: "Pâté en croûte? Je t'embrasse!".


C'est mon deuxième pâté en croûte à vie. Le premier manquait nettement de gras. C'est triste car il y avait les économies d'un mois à l'intérieur, c'était un pâté au canard, au cognac et au foie gras. Par contre, la croûte était délicieuse, j'ai donc gardé cette recette de pâte.
Cette fois-ci, j'ai bien tenté de me reprendre mais encore une fois, il manquait un poil de gras dans le mélange de viandes ("poil de gras", ça ne va pas ensemble ces mots...). Ma conclusion: on doit absolument utiliser du porc haché très gras (ou mieux, le hacher maison et contrôler la quantité de gras). Ça tombe bien, c'est le moins dispendieux à l'épicerie.
Aussi, j'ai ambitionné sur la hauteur de mon pâté versus le moule utilisé: la gelée au madère coulait par les bords et n'a donc pas réussit à remplir le dessus du pâté. Tant pis, je l'ai mise dans un contenant et on l'a dégustée à côté, une fois coupée en petits dés.

On peut bien entendu utiliser un autre oiseau confit que la dinde, mais l'avantage de la dinde, c'est que ça ne coûte pas cher. 225g de dinde confite équivaut à un pilon confit (bon, ils étaient énormes, mais pour vous donner une idée, ils m'ont coûté 2,50$ pièce).
Les baies de goji: c'est un de ces nombreux trucs à la mode en ce moment. Je voulais tester, c'est bon mais sans plus et j'ai trouvé que le parfum acidulé des baies n'était pas assez présent dans l'ensemble. On perd un peu le goût... une prochaine fois, j'utiliserai probablement de l'abricot sec haché et des noix de pin.

Terrine en croûte dinde confite, baies de goji, poivre rose et pinot noir

100g de beurre salé
300g de farine
50g de graisse de canard
1 oeuf (+ 1 jaune pour badigeonner avant cuisson)
100 ml d'eau froide
450g de porc haché bien gras
225g de bacon émincé finement
225g de chair de dinde confite effilochée (ou autre animal confit)
200ml de pinot noir (ou autre vin rouge)
1 c. à thé de sauge
1 c. à thé de quatre épices
1 c. à thé de poivre rose entier
1 feuille de laurier
sel au goût (il faut avoir la main lourde pour ce genre de plat)
25g de baies de goji (ou 1/3 t. de noix de pin, raisins secs, abricots secs hachés, canneberges, noisettes grillées hachées etc.)
1 oeuf
1 sachet de gelée au madère du commerce (ou maison)

Couper le beurre en petits morceaux. Mettre la farine dans un grand bol, déposer le beurre au centre, la graisse de canard, l'oeuf entier et 100ml d'eau froide. Mélanger en incorporant peu à peu la farine, puis pétrir pour obtenir une pâte lisse et homogène. Ne pas trop pétrir. Mettre en boule, filmer et laisser reposer au frigo au moins 2 heures (une nuit si vous voulez, en même temps que la viande).

Mélanger le porc, le bacon, la dinde, le vin, la sauge, le quatre épices, le poivre rose, la feuille de laurier (la garder entière) et le sel. Réserver au frigo une nuit.
Ajouter aux viandes les baies de goji et l'oeuf, bien mélanger. Vous pouvez retirer (ou non) la feuille de laurier. Pour vérifier l'assaisonnement (TRÈS important avant de cuire en croûte!!!), faire simplement pocher dans un peu d'eau bouillante une cuillère du mélange. C'est la façon la plus simple de goûter un mélange de viande avant de le faire cuire complètement. On peut aussi faire revenir dans une poêle une cuillère de mélange mais par expérience, je vous dirais que le goût est altéré par la caramélisation des sucs. Rectifier au besoin d'assaisonnement.

Abaisser la pâte (2/3 pour le fond, 1/3 pour la croûte du haut). Beurrer un moule à terrine assez profond (le mien étant trop petit, j'ai fait en plus une mini terrine dans un moule à mini cake: superbe présentation!!). Déposer la pâte dans le fond du moule, remplir de l'appareil de viandes, humecter le rebord de la croûte, déposer la pâte restante sur le dessus, bien sceller le bord puis l'égaliser à l'aide d'un couteau tranchant. Faire un trou au centre du pâté pour créer une cheminée pour la vapeur. Il doit être assez gros pour pouvoir après cuisson y verser la gelée au madère.
Façonner des décorations kétaines (feuilles, fleurs, têtes de mort) avec la pâte restante, fixer sur la croûte avec un peu d'eau. Battre un jaune d'oeuf, puis avec un pinceau, badigeonner la croûte pour l'aider à dorer.

Faire cuire à 375 durant environ 1h30 ou jusqu'à ce que le pâté soit bien doré et cuit (tout dépend du type de moule que vous utilisez. Mon mini pâté était cuit après 1h).
Laisser tempérer, puis verser la gelée au madère dans le trou jusqu'à ce que vous arriviez au bord de la croûte. Réfrigérer une nuit avant de déguster.

On a mangé le pâté comme des marathoniens: un peu, sans arrêter, durant 48h. Une chance que j'en ai distribué autour de moi, sinon, j'aurais un second cul qui m'aurait miraculeusement poussé cette semaine. Voyez le genre de tv dinner qu'on se tape chez moi... hein que la vie est difficile?
Sur la table basse: terrine en croûte, dés de gelée au madère (on fait solidifier la gelée restante et on la coupe en dés pour manger avec le pâté), gruyère de grottes, baguette, salade de roquette, huile d'olive, balsamique et tomates campari, moutarde de dijon, moutarde de meaux, raifort préparé, relish de courgette maison (en passant, je devrais en cuisiner d'ici quelques semaines, si vous êtes de mon entourage et voulez vous en réserver un pot, ils s'envolent très rapidement, alors faites-moi signe. Si vous n'êtes pas de mon entourage, c'est 50$ le pot ou encore une bouteille de bon rouge).

Source: la recette de pâte vient du livre "Magrets, confits et canards gras", SAEP

vendredi 19 juin 2009

La Bête dans mon assiette: khoresh ou mijoté iranien d'agneau à la rhubarbe

J'ai trouvé cette recette incroyable de khoresh sur le blog de La Bête. Je vais me permettre ici de mettre une copie de son "what a khoresh?!?". La Bête s'y connaît en cuisine iranienne, pas moi, alors je lui laisse la parole ;)

*Khoresh (prononcer le kh avec un raclement de gorge, comme le J espagnol ou le CH dur allemand): Sorte de ragoût typiquement iranien principalement composé de viande (rouge, volaille, poisson), de fruits et légumes et parfumé aux herbes fraîches. Les fruits/légumes sont choisis selon la saison pour les avoir les plus frais possibles. Les herbes, épices et autres accompagnements (légumineuses, noix) sont choisis en fonction des fruits/légumes afin de faire un bon mariage des saveurs et des arômes. Le résultat final donne un ragoût sucré et amer, la cuisson lente permettant aux arômes de bien pénétrer la viande. Pour avoir une idée de ce qu'est un khoresh, le Byblos en sert de très bon.

Bon, maintenant, dans les faits, vous vous demandez ce que ça peut goûter? Je crois que le plus simple ce serait de vous dire que ça goûte le voyage. Que c'est pour ceux qui aiment être surpris, car ici, on est dans une catégorie de saveurs qui nous mènent ailleurs. On joue avec l'acide, l'âcre, le parfumé, le savoureux. J'ai ajouté après réflexion un punch "sucré" avec des raisins sultana réhydratés car je trouvais que ça équilibrait les saveurs, mais dans les faits, sans ça, c'est tout aussi délicieux.

Khoresh à la rhubarbe (khoresh-e rivas) (6 portions)

2 oignons, pelés et en tranches minces
1 livre de viande à mijoter (boeuf, veau, agneau) en cube de 1 pouce (moi, épaule d'agneau désossée)
1/3 tasse d'huile
1 1/2 cuillère à thé de sel
1/4 cuillère à thé de poivre
1/4 cuillère à thé de curcuma (moi un poil plus)
3 tasses de persil frais, haché finement
1/2 tasse de menthe fraîche, hachée finement
1/4 cuillère à thé de safran moulu dissout dans 1 cuillère à soupe d'eau chaude
1 cuillère à soupe de pâte de tomate
2 cuillères à soupe de jus de lime frais
1 livre de rhubarbe fraîche, coupée en bouts de 1 pouce
1 c. à soupe de sucre (au besoin)
(1/2 tasse de raisins sultana réhydratés dans l'eau tiède)

Dans une grande casserole, faire dorer la viande dans 3 cuillères à soupe d'huile, ajouter les oignons, faire caraméliser. Ajouter le sel, le poivre et le curcuma et cuire quelques minutes. Verser ensuite 2 1/2 tasse d'eau. Couvrir et mijoter pendant 1h à feu doux, en mélangeant à l'occasion.

Pendant ce temps, faire doucement tomber les herbes dans une poêle avec le reste de l'huile jusqu'à ce qu'elles soient cuites, environ 10mn.

Ajouter les herbes, l'eau de safran, la pâte de tomate et le jus de lime à la viande. Mijoter pendant 1 heure à feu doux.

Préchauffer le four à 350 F. Transférer le ragoût dans un plat profond allant au four (moi, j'ai laissé le tout dans ma grosse casserole tout au long mais c'est nettement moins glamour sur une table question présentation...). Déposer la rhubarbe sur la viande, puis couvrir à l'aide d'un papier aluminium troué (si vous avez gardé votre casserole de départ, simplement mettre à couvert). Cuire 25 minutes ou jusqu'à ce que la rhubarbe soit tendre sans être complètement compotée.
Ajuster l'assaisonnement. Si le bouillon est trop amer, ajouter le sucre. Servir avec du riz.
*J'ai ajouté 1/2 tasse de raisins secs gonflés à l'eau dans le ragoût à la fin de la cuisson pour contrebalancer le goût acide

J'ai cuisiné pour accompagner tout ça un riz basmati au safran ainsi que des petits navets nouveaux au caramel. Pour les navets, c'est simple:

Navets nouveaux caramélisés

1 botte de petits navets nouveaux
1 à 2 cuillères à coupe de sucre
sel et poivre du moulin
1 c. à soupe de beurre ou d'huile
eau

Couper la queue des navets à 1/2 cm. Bien laver et brosser pour enlever le sable. Couper les navets nouveaux en deux (pas besoin de les peler). Les faire revenir à la poêle dans le beurre ou l'huile. Saler, poivrer, mouiller avec un fond d'eau et saupoudrer de sucre. Laisser cuire jusqu'à ce que les navets soient tendres en brassant souvent pour qu'ils ne brûlent pas. Si l'eau est complètement évaporée et que le caramel se forme avant que les navets soient tendres, ajouter un peu plus d'eau et continuer la cuisson. Plus vous mettrez de sucre, plus ils seront sucrés (ha ben, on aurait pas pensé!) et plus ils seront caramélisés.

Source: La Bête et sa passion de la cuisine iranienne!

mercredi 17 juin 2009

Fruits de saison en sirop léger parfumé au gingembre: rhubarbe, mangue et abricots

La rhubarbe et les abricots sont merveilleux en ce moment, en plus de ne pas être dispendieux. Il n'en fallait pas plus pour m'inspirer. Ça et l'urgence de passer les mangues que j'achète compulsivement depuis quelques temps en oubliant de les manger.
Fruits de saison en sirop léger parfumé au gingembre

1 grosse mangue juteuse (ou deux petites) pelée et coupée en dés
2 tiges de rhubarbe en dés
454g d'abricots coupés en 4
200g de sucre (ou plus, selon votre goût)
150ml d'eau
2 cm de racine de gingembre, pelée et taillée en minuscules dés

Mettre le tout dans une casserole, amener lentement à ébullition en remuant délicatement. Laisser mijoter doucement environ 15 mn, jusqu'à ce que les fruits soient cuits sans être en purée. Laisser complètement refroidir.
Déguster seul, sur une tranche de cake, ajouter à un yogourt nature ou (le top) sur une glace à la vanille. La prochaine fois, j'ajouterai une conserve de litchis au sirop.


Pilons de dinde confits à accomoder à toutes les sauces

J'ai trouvé au supermarché des pilons de dinde monstrueusement gros dernièrement. Ils étaient en spécial, je me suis dit que je trouverais bien un truc ou deux à faire de toute cette volaille à quatre sous.
Même si j'étais emballée à l'idée de servir un pilon géant par assiette à mes invités (trop gros, à mon avis, même pour une seule personne!), j'ai plutôt décidé de les confire pour ensuite les cuisiner à ma guise ou même les congeler en attendant d'avoir envie de les manger.

Il ne s'agit pas vraiment d'une recette mais plutôt d'une technique déjà expliquée sur ce blog avec du canard. C'est simple:

Pilons de dinde confits

pilons de dinde, ou cuisses entières (couper les cuisses en deux si elles sont trop grosses)
gros sel
grains de poivre entiers
2 ou 3 branches de thym
2 feuilles de laurier
gras de canard ou d'oie (assez pour recouvrir les pièces de viande)

Mettre les pilons ou cuisses de dinde dans un grand plat. Parsemer sur la viande une poignée de gros sel, du poivre, le thym, le laurier (vous pouvez aussi mettre des baies de genièvre). Couvrir d'un film plastique et réfrigérer 24 heures.

Égoutter les pièces de viande (elles auront perdu de leur eau). Les passer sous l'eau pour retirer le sel et les assaisonnements, bien assécher. Faire fondre le gras de canard dans un grand chaudron à fond épais. Déposer les pilons dans le chaudron et s'assurer qu'ils sont bien recouverts de gras. Amener doucement à frémissement (ne pas laisser bouillir). Quand ça commence à frémir, mettre le feu presqu'au minimum et laisser confire tout doucement, à très léger frémissement, durant 2 heures. Au terme de ces deux heures, un cure dent doit entrer facilement dans la viande. Si ce n'est pas le cas, continuer un peu la cuisson. Retirer doucement les morceaux de dinde du gras et réfrigérer. Le gras peut être réutilisé.
La dinde confite peut être dégustée comme ça, chaude, ou réchauffée au four (attention à ne pas l'assécher car contrairement au canard, elle n'a pas une peau épaisse et grasse). On peut la faire refroidir, l'effilocher et la manger en sandwich, en salade repas, sur de la pizza maison, dans des rouleaux de printemps, en canapé, comme garniture pour des ravioli.
Moi, j'en ai fait deux plats: une sauce pour pâtes champignons portobello, champignons de couche, épinards frais, fromage de chèvre et dinde confite et une terrine en croûte qui est en ce moment au four et qui attend de se faire photographier et mettre sur ce blog dans les prochains jours. Juste pour vous faire saliver, voilà ce que ça sent en ce moment dans mon appartement: "terrine de dinde confite en croûte au pinot noir et aux baies de goji". Ça a pas l'air fameux, ça? Qui s'invite à souper ce soir?