samedi 25 avril 2009

Pâte de curry verte khreuang kaeng khiaw-waan

Bon, je devais bien me résoudre à cuisiner tout ce que j'avais au frigo, et finalement, après avoir jeté quelques plats dont je n'arrivais même pas à identifier le contenu, je me suis rendu compte que tout était à peu-prêt encore bon. Le plus important: mon canard n'était pas doublement mort. J'ai donc pris mon courage à deux mains et je me suis tapé un matin popote pour commencer à transformer tout ça, avant d'aller travailler.





Pour ce "repas" post apocalyptique, ce sera un billet-marathon, donc en plusieurs étapes (et sur une longue période). Aujourd'hui je commence par la base: le curry vert pour mon curry de canard au poivre vert.
La recette que j'ai prise (et légèrement modifiée) vient d'un livre merveilleux: "Thaïlande, saveurs du bout du monde", éditions Michel Lafond. Ça me fait penser que je devrais faire une section bouquins de cuisine avec photo... vous en pensez quoi? Bref, la recette a été un peu modifiée car HORREUR je ne trouve plus ma pâte de crevette. Je ne sais pas où j'ai sacré ça, et pour ceux qui connaissent ce produit, vous savez qu'on ne DOIT PAS perdre ça dans une maison. Ça a carrément l'odeur des enfers.

Je me souviens avoir mis le paquet dans un contenant hermétique mais lequel? Au frigo, je ne trouve pas, ça veut dire que j'ai peut-être laissé ça à température pièce?!? Et le contenant est fermé, il est opaque... Mes armoires regorgent de contenants de ce genre depuis mon attaque de pyrales de la farine. J'ai juste pas hâte de tomber dessus en cherchant des raisins secs...

Pâte de curry verte (250 ml de pâte)

2 c. à thé de coriandre en grain
2 c. à thé de cumin en grain
16 piments oiseaux verts épépinés
4 tiges de citronnelle, partie blanche, tranchées (moi de la citronnelle surgelée)
5cm de racine de gingembre pelée (ou galanga)
8 feuilles de lime
8 gousses d'ail pelées
6 échalotes rouges
6 tiges avec feuilles et racines de coriandre
2 poignées de basilic thaïe
2 c. à thé de pâte de crevette OU 2 c. à thé de sauce poisson + 1 c. à thé de pâte d'anchois + un peu de sel

Faire revenir dans une poêle à sec le cumin et la coriandre en grain. Piler tous les ingrédients au mortier ou faites comme moi, votre lâche occidental, et broyez tout ça au robot. Vous pouvez ajouter un peu d'huile pour aider à bien homogénéiser. Moi je n'en ai pas eu besoin. Ça se garde au frigo plus d'une semaine ou 2 à 3 mois au congélateur.
Source: Pâte de curry verte, Thaïlande, saveurs du bout du monde, Michel Lafond (avec modifs)

vendredi 24 avril 2009

Mise KO par une livre de légumineuses fraîches: les pois chiches crus, ces inconnus

Il y a un bout de temps, ma soeur a laissé ça chez nous, en revenant du marché.

Une marchande lui avait donné ça en cadeau en lui disant qu'ils n'en avaient que pour quelques semaines, que c'était des pois chiches frais, à écosser. Elle pouvait les manger comme ça, ou encore, les faire poêler comme un légume vert. Je crois qu'elle a eu peur et elle les a laissé à Louis en passant car je n'étais pas à la maison, en se disant que je trouverais ça intéressant.


En voyant ces petites bêtes, j'ai hurlé de bonheur, j'ai passé la fin de la soirée à zigoner sur l'ordi en les bouffant, accompagnés d'un verre ou deux de rouge qui tache.


J'ai passé la nuit à me tordre de douleur.

J'ai passé le matin à me lamenter dans ma tête.

J'ai passé les deux jours suivants le ventre gonflé. Pas que mon ventre soit normalement incurvé vers l'intérieur, mais il n'est jamais "gonflé". Aussi, je vais vous faire une petite confidence: je ne suis pas à 100% humaine, je suis dotée d'un estomac de hyène. Je digère tout. Même le pire. Mais les pois chiches crus m'ont clouée au sol. Mise KO par une livre de légumineuses fraîches.
Mais puisque je suis une femme qui ne sait pas réfléchir et surtout qui n'a pas d'âme, quand j'en est revu chez Milano, j'ai sauté de joie et j'en ai pacté mon petit panier. Pavlov n'aurait jamais été connu si j'avais été son chien...


Ils sont restés une semaine au frigo avant que je me décide à les cuisiner. La bonne femme idiote du marché avait dit de les faire poêler. Normalement, après le coup du "on peut les grignoter comme ça", j'aurais du éviter d'écouter ses paroles de vipère, mais il m'a semblé que c'était probablement une excellente idée. Et en effet, c'était délicieux!

J'ai juste fait poêler les petites bêtes dans une bonne huile d'olive, j'ai salé, poivré le tout, j'ai un peu déglacé au vin blanc pour que les pois chiches aient le temps de cuire sans dorer (on pourrait prendre de l'eau, du vermouth ou du fond de volaille) puis juste avant de servir, j'ai ajouté une très grosse poignée de menthe fraîche ciselée. J'imagine aussi très bien de l'aneth frais à la place!


Ensuite, j'ai testé en ajoutant de la crème sure. C'était pas très bon et ça m'a écoeuré. Ça fait une semaine et c'est encore au frigo. Qui en veut? Je solde mes restes. Vous pouvez aussi venir sacrer ça aux vidanges et faire ma vaisselle. Mais là je rêve en couleur...

jeudi 23 avril 2009

Ne vous inquiétez pas trop... et pourquoi pas une salade de cactus pour se sortir des situations épineuses?

Je sais, je ne réponds pas au téléphone, je sais, je vous ai dit de ne pas vous pointer chez moi. Je ne dis pas que je vais bien, mais je suis encore là, même si c'est le silence radio en général. J'écoute vos messages, je vais les lire aussi quand vous m'écrivez et oui, ça fait du bien. Je suis très embrouillée, en colère, peinée: je dois réfléchir et ça va prendre du temps je crois. J'ai trouvé le disque parfait pour vivre tout ça, c'est fou comme on écoute pas de la même façon dans ces cas là! Le disque Sky blue sky de Wilco est impeccable pour les moments difficiles.
Et vous voyez, je dois aller déjà un peu mieux, je réussis à être kétaine et avoir un peu d'humour: les arcs en ciel naissent des temps orageux et n'ayant vraisemblablement aucun self-esteem, je vous mets même ça en image!

J'ai plusieurs posts de retard niveau cuisine, je vais peut-être profiter de ma retraite forcée pour publier tout ça. Le frigo est plein de bouffe en train de se perdre, là encore, mes lecteurs gourmands seront peut-être les grands gagnants de toute cette histoire, il se pourrait bien que de cuisiner s'avère thérapeutique. Tant mieux pour vous!

Je m'excuse un peu pour l'accent très intime et peu limpide que prend ce message et que prendront peut-être aussi les suivants... mais bon, ce blog reste à la base un espace personnel pour moi. Je sais que c'est aussi un espace public, mais j'en ai rien à cirer.
Pour en revenir à la bouffe, j'ai cuisiné cette salade de cactus, le nopal pour être plus exacte, il y a une petite semaine. J'avais mangé une première fois la salade de nopal au Mexique, dans un marché public. J'avais beaucoup aimé alors.

J'avais vu plusieurs fois chez Sabor Latino des feuilles entières de cactus, fraîches. J'ai finalement sur un coup de tête décidé de bidouiller un truc autour de ça, et franchement, malgré quelques hésitations durant la cuisson, ce fut un succès, surtout après un petit 24h au frigo.

Il faut savoir que le nopal n'a pas que les épines pour nous décourager: une fois cuit, il est... gluant! Un peu comme l'ocra, quoi. Il faut bien le rincer et franchement, l'assaisonner et le faire mariner dans un peu de jus de lime pour en réveiller la saveur et pour (un peu) atténuer sa texture weird. Aussi, on doit le couper en petits dés si on ne veut pas carrément qu'il sorte directement de par où il est entré. Enfin, là je parle pour les non-initiés. J'ai beau personnellement adorer les nouvelles textures et tout ce qui sort de l'ordinaire, je ne pourrais pas manger une feuille entière, cuite, sans assaisonnement. Ça ne rentrerait juste pas. J'ai lu sur le net qu'on devait mettre un sous noir dans l'eau de cuisson pour atténuer le côté gluant de la chose. Juste de m'imaginer le goût de sous noir plus la texture du nopal, ça me donne des frissons sous les pieds. J'ai laissé faire, je ne veux même pas essayer ça, ça m'écoeure.

Pas de photo des feuilles avant cuisson, mon appareil n'avait plus de batteries :/ On peut aussi acheter le nopal en conserve, tout prêt. J'en ai acheté il y a des années et il est encore dans l'armoire :/

À part la texture, vous vous demandez c'est comment? Je dirais que ça fait penser franchement à de l'haricot vert, mais en plus gluant. Il y a une légère saveur citronnée après cuisson, très sympa. Sinon, ça n'a pas énormément de saveur pour être bien franche. C'est surtout très chouette et surprenant à servir. Nous, on a dégusté autour de ça: des haricots refrits, des tortillas, de la saucisse chorizo mexicaine et de la crème sure, avec bien entendu ma merveilleuse sauce au piment "aji amarillo".
Un délice improvisé en quelques minutes qui fait voyager je ne sais où entre Montréal et Mexico...

Salade de nopal à la coriandre et à la lime (4 bonnes portions)

3 feuilles fraîches de cactus (nopal)
2 tomates en dés
1 poivron rouge en dés
jus et zeste de 2 limes
1 petit bouquet de coriandre haché
1/4 d'oignon rouge finement ciselé
sel et poivre du moulin
aji amarillo ou sambal oelek ou piment habanero ou jalapenos hachés très finement au goût

À l'aide d'un linge, enlever les épines restantes sur les feuilles de cactus en les frottant fermement. Couper les feuilles en petits dés. Jeter dans une casserole d'eau bouillante salée et cuire jusqu'à ce que le nopal soit prêt, avec une texture et une couleur un peu comme les haricots verts un peu cuit (je ne sais pas trop, peut-être 10 mn?). Passer au chinois et bien rincer à l'eau froide courante.

Mélanger dans un bol tous les ingrédients, bien assaisonner et laisser reposer au frigo une petite heure. C'est bien meilleur le lendemain, quand les saveurs sont amalgamées.









mercredi 22 avril 2009

Ma série "Blaise le blasé", finaliste au Shaw Rocket Prize 2009!

Encore une fois, ça ne concerne pas du tout la bouffe, mais ça me concerne, alors voilà, pour ceux qui ne le savaient pas: la série sur laquelle j'étais co-conceptrice et scénariste, avec laquelle on a gagné un prix Gémeau en 2008, est finaliste pour un prix assez prestigieux, le Shaw Rocket Prize (oui oui, je sais, j'ai déjà mis cette photo, mais bon... ça n'arrivera probablement qu'une fois, autant en profiter pour me flatter dans le sens du poil).


Ce qui me laisse perplexe, c'est qu'on est la seule série/film d'animation, et que les 3 autres finalistes (que je ne connaissais pas mais dont on peut voir des extraits sur la page des mises en nomination sur le lien que j'ai donné plus haut) semblent s'adresser à un public assez âgé. Selon ce que je peux comprendre, il y a un jury international constitué de professionnels très bien placés dans l'industrie (Nickelodeon, BBC, Cartoon Network!!!) doublé d'un jury constitué d'étudiants.
Je crois comprendre ici que le jury de professionnels choisissent les finalistes et que ce sont les jeunes qui, eux, prennent la décision finale:
"Now in its 5th year, the Shaw Rocket Prize rewards the best in Canadian television production for children, youth and families. Awarded by the Shaw Rocket Fund, it is one of the largest prizes of its kind in Canada, and is unique worldwide for its national student jury of over 700 Canadian schoolchildren who choose the winner from a short list provided by an international jury of industry experts".
C'est la cinquième édition de cet événement et à date, toujours pas de gagnants du côté de l'animation :/ Disons que d'emblée, c'est un peu stressant et qu'on se dit qu'on a peut-être moins de chance en partant que les autres, mais bon, je vais attendre le 6 mai pour faire ma pessimiste ;)
Je me croise les doigts, je ne peux aller à Toronto pour l'événement mais mon ami et co-concepteur/réalisateur Benoît Godbout ira se stresser pour deux en attendant le verdict. Je me demande franchement si l'animation, face au live tant au niveau du film ou de la série, a véritablement une chance dans cette course? Bref, à suivre...

dimanche 5 avril 2009

Guimauves marbrées vanille en gousse et poudre de fraises fraîches

Demandez aux adultes de votre entourage si ils aiment la guimauve. En général, je peux vous prédire que vous récolterez un "non" presqu'unanime. C'est que, du moins au Québec, on ne réserve les "mâche-mollos" (à dire avec un accent de ti-cul qui joue au hockey bottine dans les ruelles de Montréal en buvant de "la cool-aid") qu'à deux événements: autour d'un feu de camp, bien carbonisés sur bâton ou encore, fondus et mélangés aux bien estimés rice crispies et à une bonne dose de margarine pour être ensuite coupés en cubes.

J'allais presqu'oublier, on les utilise aussi en version miniature pour ajouter au chocolat chaud. Enfin, ça j'imagine que c'est dans les familles riches. Chez nous, on avait pas de lait au chocolat chaud, si on voulait un truc similaire, on devait se rabattre sur du caroube mélangé à du lait de riz (j'exagère à peine) et quand on allait chez ma tante Yvonne (ma grande tante en fait), là c'était fête: on avait droit à des sachets de chocolat chaud en poudre qu'elle diluait dans de l'eau bouillante (?!?) et de nulle part surgissaient alors deux ou trois petites guimauves séchées qui se réhydrataient doucement dans le liquide brûlant. Ce n'était pas bon du tout mais puisque c'était dans la catégorie "aliments interdits", on aimait ça.

Bref, ceux qui prétendent ne pas aimer la guimauve ne savent pas ce que c'est, tout simplement. La guimauve, c'est une texture, c'est une base: c'est comme le pain, on en fait ce qu'on veut car une fois la technique comprise, on ajoute les saveurs de notre choix, on bidouille, on s'amuse quoi.

J'avais l'été dernier testé cette recette d'Isa. J'avais sélectionné cette recette particulière car elle était très simple et surtout, ne comportait pas d'oeufs. C'était pour une fête où beaucoup d'enfants étaient présents et je ne savais pas si il y en avais parmi eux qui avaient une allergie aux oeufs. Le plus simple restait de prendre une recette comme celle d'Isa, même si j'étais à l'époque un peu septique: comment de l'eau, de la gélatine et du sucre peuvent vraiment donner ça? Et bien, c'est magique, croyez-moi! J'avais utilisé de la gousse de vanille, ce qui avait donné un résultat magnifique, et j'avais en plus fait une plaque de guimauve au citron, avec de l'essence naturel de citron et un peu de colorant jaune. La guimauve à la vanille goûte exactement comme celle du commerce, quant à la guimauve au citron, elle était délicieuse et plaisait bien aux adultes.
Cette fois, inspirée par mes fraises séchées plus tôt cette semaine, j'ai décidé de faire des guimauves marbrées gousse de vanille (car c'est délicieux) et poudre de fraises séchées.
Bien entendu, vous pouvez utiliser dans les deux cas une essence plutôt que le produit "nature", vous pouvez varier... mais je dois admettre que j'aime bien utiliser des produits aux saveurs naturelles pour ce type de gâteries. Les variantes restent par contre infinies: imaginez une guimauve au thé matcha, à la cardamome, au cacao, roulée dans la noix de coco grillée, à l'essence de fruits de la passion, à la cannelle pour garnir un chocolat chaud épicé...

Guimauves marbrées vanille en gousse et poudre de fraises séchées

(guimauve vanille)
1 et 1/2 tasses ( 300 g ) de sucre
1/3 tasse (80 ml ) d'eau chaude
1 cuillère à thé d'extrait de vanille ou les graines d'une gousse de vanille
25ml de gélatine neutre
1/2 tasse ( 125 ml ) d'eau froide
(guimauve fraise)
1 et 1/2 tasses ( 300 g ) de sucre
1/3 tasse (80 ml ) d'eau chaude
3 c. à thé de poudre de fraise ou plus
25ml de gélatine neutre
1/2 tasse ( 125 ml ) d'eau froide

sucre à glacer pour enrober


Tapisser d'une pellicule plastique une moule de 9" x 13 " ( 23 cm x 33 cm ) ou plus grand, puis le vaporiser légèrement d'huile.

Dans un bol, fondre le sucre du mélange à la vanille dans l'eau chaude et ajouter l'extrait de vanille. Dans un autre bol, faire gonfler la gélatine dans l'eau froide 3 à 4 minutes. Faire fondre complètement la gélatine au micro-ondes (ou déposer le bol sur une casserole d'eau bouillante) puis l'ajouter au sucre fondu. Battre environ 10 mn au batteur électrique ou jusqu'à ce que le mélange ait la texture d'une meringue molle.

Étendre la guimauve dans le moule (pas besoin de lisser, c'est même mieux si c'est "raboteux").

On fait ensuite le mélange à la fraise de la même façon qu'on vient mettre par dessus le premier mélange.
On lisse bien et on laisse prendre 10h avant de couper avec un couteau huilé et de rouler dans le sucre à glacer.


em>Source: Les gourmandises d'Isa pour la recette de base à la vanille qui l'avait prise chez Délectable

vendredi 3 avril 2009

Fraise, lyophilisée tu seras!

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai ça en tête depuis quelques jours. Je n'ai mangé qu'une fois ce type de fraise dans des céréales genre spécial K ou autre truc au goût de néant: croquantes, acidulées, parfumées, ces fraises lyophilisées étaient un délice! La mémoire est une faculté qui me dépasse: alors que j'ai mangé ce bol de céréales rempli de joyaux croquants il y a de cela plusieurs années, c'est cette semaine seulement que l'envie d'en remanger m'est venue. Par contre, je me suis dit que je me passerais bien cette fois des céréales (je ne sais même plus si ça existe et dans mon souvenir, c'était pas mal dispendieux. J'avais profité d'une promotion de mise en marché pour en acheter. Il n'y a eu qu'une promotion, je n'ai mangé qu'une boîte). Il me restait comme choix de ne pas en manger, d'en acheter en épicerie (mais pas aussi croquantes, très dispendieuses, entières et bourrées de sucre et sulfites, presque confites. Bref, pas du tout le même produit), de retrouver une de ces boîtes et de faire un tri entre les bouts de céréale et les morceaux faméliques de fraises ou de me lancer tête baissée dans la grande aventure (...) de la lyophilisation maison. Puisque (oh miracle, une cochonnerie concernant la bouffe chez moi?!) dans ma salle de lavage trône depuis des années en attendant d'être balancée au recyclage un gros séchoir-lyophilisateur-alimentaire (aucune idée du nom que porte ce truc, autant beurrer épais), vous devinez bien ce que j,ai décidé de faire.
Cette dernière option était certainement la plus simple. Mais pas la plus rapide...


C'est simple: on commence par se procurer des fraises (ben oui, vous vous en doutiez pas?). Elles doivent ABSOLUMENT être délicieuses, être parfumées, pas toutes blanches, fripées ou gorgées d'eau (non, je ne parle pas de votre belle-mère). On les passe à l'eau fraîche, on les équeute, on les tranche du nord au sud d'épaisseur égale. Moi, un petit millimètre et parfois un peu plus.
On les étale uniformément, sans les superposer, sur les plaques trouées du séchoir.
On empile les plaques, on part le séchoir, et on attend... on attend dans mon cas une journée entière, un bon 10h, pour que les tranches soient bien sèches et croquantes. Là c'est le bonheur car ça sent bon dans la maison, pas la fraisinette cheapette, une belle et bonne odeur de fraises. Si elles n'ont pas été tranchées uniformément, certaines ne seront pas complètement sèches. Bref, peut-être que vous les préférerez encore un peu tendres, moi j'aime mieux quand elles sont desséchées complètement, je suis certaine que ça se garde mieux et pour les petits projets que je leur réserve, c'est l'idéal.
Je suis en train de bidouiller et d'expérimenter autour de la fraise lyophilisée, je vous reviens là dessus d'ici quelques temps. D'ici là, ces petits bijoux peuvent être dégustés comme ça, la saveur explose dans la bouche, c'est quelque-chose! Ça fait surtout une super déco, mais bon, avouons tout de même que ce sera plus intéressant cet été quand la saison des fraises va battre son plein, car pour le moment, ça revient définitivement cher du gramme.

jeudi 2 avril 2009

Choucroute garnie à la grolsch et au poivre rose

Hier soir, c'était encore une fois soirée "on encourage la mouette à ne pas fumer et on s'empiffre d'abats et de gras". Au marché, j'étais assez pressée et je n'avais pas le temps de courir à droite et à gauche pour acheter un peu de tout et n'importe quoi, je devais trouver un plat à cuisiner avec juste des aliments achetés dans un commerce, et ça adonnait que ce commerce, c'était une boucherie. Bonjour les vitamines...
J'ai tourné en rond deux trois minutes en me demandant bien ce que je ferais: foie de veau sauce madère et polenta? Ris de veau à la crème, aux champignons lobster et pâtes aux oeufs? Bof bof, trop lourd tout ça! Car oui, je trouvais ça TROP LOURD alors j'ai eu la bonne idée de faire un plat vraiment diététique: une choucroute! Une fois la décision prise, ni une ni deux, j'étais partie avec mon sac plein de cochonnailles, car je ne voudrais pas dire cochonneries. Ce n'est que quelques mètres sortie du marché que j'ai réalisé que j'avais oublié un détail: le vin blanc, et un autre détail, le saucisson à l'ail. Bon, on fera sans, la bière selon moi est aussi bien bonne dans la choucroute, et pour le saucisson à l'ail... bien tant pis, mais je vous indique tout de même de le mettre car il donne une dimension très intéressante au plat puisqu'il est très parfumé.
Quoi, une choucroute, ce n'est pas un plat d'abats? Tssss, c'est que vous n'avez pas mangé cette choucroute, qui contient une bonne livre de boudin blanc.
Quoi, du boudin blanc, ça ne contient pas de sang, c'est du lard, c'est du lait, c'est du muscle et ses retailles, ce n'est donc pas un abat? Vous m'énervez, il y a le mot boudin, alors ce sera considéré chez moi comme un abat à part entière, pas question que ma choucroute ne soit pas catégorisée dans les repas promis et livrés à Jérôme pour lui faire oublier la fée nicotine.

Les photos: comme votre oeil de lynx aura remarqué, le plat est... cru! Bien oui, on a mangé tard, il n'y a donc pas de photo digne de ce nom du plat cuit et dressé. Imaginez alors les saucisses et viandes de porc cuites, la choucroute plus molle, plus de liquide, des grains roses parsemés un peu partout et surtout quelques bonnes bières en accompagnement, une odeur incroyable et enivrante dans la cuisine et voilà, vous avez l'image!
Choucroute garnie à la grolsch et au poivre rose (4 grosses portions)

1.5 kilos de choucroute
1 oignon ciselé
1 c. à soupe d'huile d'olive ou de gras de canard
1 tranche épaisse de 200g de bacon fumé ou fumé double
250 g de kolbassa (saucisson polonais à l'ail, malheureusement, je n'en avais pas mais c'est nécessaire)
500ml de bière grolsch ou dab ou autre bière au goût ou même vin blanc sec
1 c. à soupe de poivre rose entier
quelques baies de genièvre
sel et poivre noir au goût
2 côtelettes de porc fumées ou un petit jambon fumé
450g de saucisses knackwurst
450g de boudin blanc
(4 pommes de terre si on veut)
un foie bien solide (et là je parle de foie humain, le vôtre, quoi, n'allez surtout pas ajouter un foie entier de jeune boeuf à ma choucroute!)

Dans un gros chaudron, faire revenir l'oignon dans l'huile d'olive (ou le gras de canard). Ajouter la tranche de bacon fumé, faire légèrement dorer, puis ajouter la choucroute, la bière, le saucisson polonais épluché et coupé en 4, le poivre rose entier, le sel et le poivre. Il doit y avoir assez de liquide pour presque recouvrir la choucroute. Si il en manque, on peut ajouter du fond de volaille ou même un peu d'eau. Si on utilise un petit jambon fumé plutôt que des côtelettes fumées, on ajoute le petit jambon à ce stade. Couvrir et laisser doucement mijoter 1h en vérifiant de temps à autre le niveau du liquide.
Ajouter les saucisses knackwurst, le boudin blanc et les côtelettes (si on a pas déjà mis un petit jambon). On pourrait ajouter à ce stade une grosse pomme de terre par personne, coupée en quartiers et pelée. Couvrir et terminer la cuisson 30 minutes environ, jusqu'à ce que les saucisses soient bien cuites et les pommes de terre, le cas échéant, tendres.

Au service: on met la choucroute au centre du plateau, les cochonnailles autour, les pommes de terre sur la choucroute. On pourrait émincer une pomme croquante et juste avant de servir, l'ajouter au chou. Si on ne sert pas avec des pommes de terre, on peut simplement déguster comme nous le tout avec du pain blanc croûté et du beurre froid, comme si ce n'était pas déjà assez gras comme ça...