L'enthousiasme des premiers moments!
Je vous avais un peu délaissé dans les derniers temps, je ne vous avais donc pas parlé de ma chasse à la yaourtière qui s'est éternisée sur plusieurs mois. Je cherchais une yaourtière électrique permettant de faire des petits pots, mais pas une yaourtière neuve à 70$, une de ces vieilles choses colorées que tout le monde a hérité de sa vieille tante, sauf moi. J'en ai passé, des heures, à harceller Louis pour faire des ventes de garage, à me promener "d'Armée du Salut" en "Fripe-prix Renaissance" sans rien trouver, à arpenter les forums de cuisine et les sites de ventes locales
(à preuve!!!!)... jusqu'à ce que je la trouve: elle! Rayonnante, délicieusement âgée, AFFREUSEMENT PUANTE!!! Car oui, elle puait quand je l'ai adoptée: une odeur affreuse de cigarette et de vieille cave, comme si elle avait passé ses derniers 20 ans dans les poumons d'une centenaire fumant le cigare, la cigarette, les cigarillos et chiquant le tabac et le bétel. Enfin, bref, je l'ai soignée, brossée, dorlotée, re-brossée, re-lavée, re-brossée... c'est donc à travers l'application méticuleuse de ces soins à la sauce gériatrique qu'un amour que je croyais inconditonnel est né.
La décente aux enfers...
Ma première tentative de petits yogourts cuisinés à l'aide de ma vieille SEB me prouva le contraire: ce fut une catastrophe frisant le ridicule qui manqua détruire notre relation à tout jamais. Pour faire dans le compliqué et dangereux, j'avais alors fait une compote maison de fraise à la fleur d'oranger (bien acide, surtout, pour traumatiser mes pauvres petites bactéries fragiles) que j'avais délicatement déposé au fond de mes petits pots, allant à l'encontre de tous les conseils "de faire simple" les premières fois, histoire de s'habituer à notre "machine".
La prétention, la suffisance...
Moi, bien entendu, je me trouvais très bonne, incassable, parfaite: non-mais, j'avais à mon actif quelques bons litres de yogourt nature préparés avec seulement un thermomètre, une vieille sorbetière manuelle et un évier plein d'eau chaude!! Hé ben, c'était IMMONDE!!! Le goût était ok, même si Louis a manqué vômir quand il a remarqué l'arrière bouche de fleur d'oranger (j'oublie toujours qu'il déteste ça...), mais que dire de la texture... ouf! C'était grumeleux comme un foie de boeuf trop cuit, parsemé de filaments rougeâtres des fraises mélangées à des fissures blanchâtres et translucides d'un genre de "lait de beurre" répugnant. Ça ressemblait à une maladie.
Le dénie...
Une maladie qui est restée durant 3 semaines dans mon frigo tellement je n'avais même pas envie d'y toucher avec un bâton et tellement j'étais déçue de mon échec, mais surtout de l'échec de SEB, celle que j'avais traquée durant des mois. Puis, les petits pots, tout propres (mon bon Louis, que je l'aime...) sont restés 1 semaine sur le comptoir, puis, sur le frigo, à côté de la yaourtière n'ayant toujours pas trouvé sa place dans ma maison, et, finalement, il y a quelques jours, ce fut la presque fin de notre relation d'intimité profonde: elle a été rangée loin de mon regard trempé d'échec et d'amertume, dans "l'armoire des ruptures", cette armoire dans ma cuisine qui comporte tout ce que je ne veux plus avoir à porté de main ou de vue, les échecs amoureux culinaires de ma vie, quoi (ouf, mon manque de sommeil me rend romantique!).
L'espoir!
Je croyais que c'était la fin, je passais tout doucement à autre chose, jusqu'à ce que je tombe, hier, sur
ça! Oui, c'était le respirateur artificiel qui allait faire revivre notre relation, à SEB et moi, et une relation forte, enrichie de nos tromperies (oui, je l'admet, je t'ai trompé avec Liberté... et même avec Danone, mais ça, je le regrette, ça n'en vallait pas la peine!) et de nos indifférences passées.
La volupté...
Nous avons donc consommé ce nouveau départ ce matin, nous sommes pleinement satisfaits et prêts à faire un bon bout de chemin ensemble. Tout le monde a droit à une seconde chance (sauf le parmesan kraft), voilà ma nouvelle devise culinaire.
Je dois admettre que ça n'a pas été facile de vous raconter tout ça... mais après toutes ces épreuves difficiles, j'ai grandit, je me suis dit que si mon expérience pouvait aider même une seule personne à surmonter la peur de donner une seconde chance à un appareil de cuisine, ça en vallait grandement la peine.
Cette recette a été prise sur le blog
Les gourmandises d'Isa, dont voilà la recette originale. Noter que je n'avais qu'un citron et que j'ai improvisé en ajoutant, pour obtenir plus de saveur, une petite cuillère d'essence naturelle de citron. La prochaine fois, je me contenterai de mettre plus de citron, le goût un peu "amer" de l'essence est un peu trop marqué à mon avis, juste des zestes infusés, comme chez Isa, serait plus intéressant. Celà donne un yogourt bien ferme et très crémeux, un peu comme le yogourt Liberté au citron (sans le 8% de matière grasse...).
Yogourts aux citrons (8 yogourts)
4 tasses ( 1 litre ) de lait
Les zestes de 2 citrons ( Faire attention de ne mettre aucune partie blanche, pour éviter l'amertume)
1/3 tasse ( 80 ml ) de lait en poudre ( pour que les yogourts soient plus crémeux )
1/2 tasse ( 100 g ) de sucre
1 sachet ( 5 g ) de Yo'gourmet (En vente au rayon crèmerie de l'épicerie )
Faire chauffer le lait avec les zestes, le lait en poudre et le sucre jusqu'à ce que la température atteigne 180 F ( 82 C ).Laisser refroidir jusqu'à 108-112 F ( 42-44 C ) en couvrant la casserole afin que les zestes infusent. Filtrer le mélange afin d'enlever les zestes. Incorporer le sachet de culture de yogourt en mélangeant bien avec le fouet. Verser la préparation dans les pots et laisser incuber toute la nuit ( au moins 8 heures ). Réserver au réfrigérateur et déguster.