Alors, convaincus? Bon, ce que je ne dis pas, ici, c'est que c'est pas mal de boulot à faire et que ceux qui vous demanderont la recette ne la cuisineront jamais par flemmardise. Vous aurez donc le monopole des pattes! Juste pour vous donner une idée: il faut d'abord faire frémir pendant 3 à 4 h les pattes de porc dans le bouillon, puis dépecer la viande (le ratio viande/os, peau et gras n'est vraiment pas très avantageux mais c'est indispensable d'utiliser les pattes car c'est ce qui donne toute sa richesse à la sauce). Ensuite, on passe le bouillon et on le met au frigo le temps que le gras se fige. Puis, on façonne des tonnes de petites boulettes (cette recette en donne environ 50), on les farine puis on les fait revenir en plusieurs fournées dans un peu d'huile. On amène ensuite le bouillon dégraissé à ébullition, on y ajoute la farine qu'on aura bien entendu grillée, on laisse cuire 2 minutes, puis on y plonge nos boulettes qu'on laisse cuire quelques temps avant d'ajouter enfin la viande de pattes. Après quelques bouillons, la magie se produit: le ragoût de pattes et boulettes embaume la maison! On sert traditionnellement ce ragoût avec des pommes de terre vapeur et c'est délicieux! Avec quelques haricots verts, des betteraves au vinaigre et des tranches de concombre marinés, c'est le paradis!
Déposer les pattes ainsi que les légumes et les assaisonnements dans un grand chaudron à fond épais. Ajouter de l'eau froide pour couvrir le tout, puis amener à ébullition. Baisser le feu et laisser mijoter durant 3 à 4h en ajustant le niveau d'eau au besoin. Retirer les pattes, les désosser (enlever soigneusement tout le gras et les os pour ne garder que de petites bouchées de viande tendre) et réserver au frigo. Passer le bouillon au chinois étamine et réfrigérer (je fais toujours mon bouillon et mes pattes le jour avant la préparation du ragoût).
Dans une grande poêle, faire suer l'oignon et l'ail dans l'huile tout doucement. Essuyer la poêle pour la cuisson des boulettes et mettre l'ail et l'oignon dans un bol. Ajouter le porc haché, le sel, le poivre, la sauge, la cannelle, le clou de girofle et l'oeuf et bien mélanger à la main. Façonner des boulettes de grosseur égale (la grosseur est à votre discrétion, moi j'aime bien quand elles sont petites, j'en fais entre 50 à 60 avec 2 livres de viande). Rouler les boulettes dans la 1/2 tasse de farine, puis les faire dorer dans la poêle réservée où vous aurez fait chauffer un peu d'huile. Je procède en deux à trois fois. Réserver les boulettes.
Laver la poêle et faire griller 1 tasse de farine à feu moyen-vif en brassant continuellement (la poêle ne doit être ni mouillée ni huilée). Si vous ne remuez pas, la farine va brûler très rapidement et avoir un goût très âcre. Quand toute la farine est grillée uniformément (voir photo), la mélanger avec une quantité égale d'eau froide (ce mélange, vous n'avez pas à l'utiliser au complet, tout dépend de la quantité de bouillon qu'il vous reste et de l'épaisseur que vous souhaitez donner à votre sauce. Mieux vaut ne pas en mettre assez et en ajouter par la suite que de devoir diluer votre bouillon aromatisé avec de l'eau et du sel).
Amener le bouillon dégraissé à ébullition, ajouter la moitié du mélange de farine grillée, brasser au fouet, puis ramener à ébullition et ajuster la quantité de farine selon l'épaisseur désirée (ça va épaissir encore un peu en cuisant et en refroidissant). Ajouter les boulettes et laisser mijoter 30 mn. Ajouter la viande de pattes et laisser mijoter 20mn. Attention, quand on ajoute la viande de pattes, ça a tendance à coller au fond, ne pas oublier de remuer!
Rectifier l'assaisonnement et servir avec des pommes de terre vapeur, des betteraves et des marinades de concombre.
Vous voyez, tout le monde adore cette recette, même le chat de la voisine que la bonne odeur a attiré chez moi!
Salut Malorie,
RépondreSupprimerLa façon que tu as de raconter la préparation de ce met traditionnel m'a fait remonter une émotion... Malorie dépêche toi d'avoir un petit Malo ou petite Malorie à qui
tout raconter ces merveilles.
Qu'elle Maman tu feras! ouf!
c'est émouvant tu sais toute la magie que renferme cette longue préparation, petites mains petites
boulettes roulera!
cela me rappelle lorsque je cuisinait avec ma petite puce...
De beaux moments à perspective pour
ta future progéniture, il auront toute une Maman...
Merci pour la recette et ce moment.
vievie
Merci pour ce beau commentaire, ça me va droit au coeur ;)
RépondreSupprimerIl y a des chats pas mal gâtés par chez toi !! Dire que tu me proposes de nourrir Prunelle de tofu alors que le chat de ta voisine a droit à du ragoût de pattes... pfff !! :)
RépondreSupprimerCeci dit, il a l'air délicieux ton ragoût !! Ma mère en faisait quand j'étais petite et j'adorais ça !
Mais c'est super ton ragoût. Bonnes vacances!
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec la nécessité de la sauge. J'en suis arrivée à la même conclusion mais moi j'en mets (en feuilles) dans le bouillon qui cuit le cochon. Fidèle à la tradition familiale, je n'ai pas de recette écrite, ce qui n'est pas très pratique pour un plat qu'on ne fait qu'une fois par année. Il me semble que je mets les boulettes directement à bouillir, c'est moins joli, mais légèrement plus "light". En tous cas je garde ta recette.
RépondreSupprimerFanfreluche: tient, une autre personne qui a été illuminée par la sauge! Bonne idée dans le bouillon, je le ferais probablement mais j'ai très rarement cette herbe fraîche à la maison, même si pour ce plat, ça vaudrait la peine d'en acheter.
RépondreSupprimerPour les boulettes: en fait, je ne l'ai pas écrit, mais normalement dans le temps des fêtes, j'ajoute une étape en faisant pocher mes boulettes dorées dans le bouillon non aditionné de farine grillée durant 30 minutes. Ensuite, je les égouttes, puis je fais figer mon bouillon une seconde fois au frigo, et je le dégraisse encore avant de l'aditionner de farine et d'y ajouter en même temps alors les pattes et les boulettes. On enlève encore là une belle couche de gras, mais c'est plus long ;)
Je ne mets pas de la sauge fraîche mais séchée en feuilles (il y a d'ailleurs aussi les branches). Je crois que ça donne plus de goût que la fraîche.
RépondreSupprimerSi je t'ai touchée, c'est que tu
RépondreSupprimerm'as touchée aussi, la façon que
tu as de bien prendre soin de ton
entourage ne fait que présumer
que cet instinc maternel est bien
là, il n'attend que toi...!
vievie